"Les Irresponsables" de Johann Chapoutot, où comment les libéraux des années 30 ont misé sur l'extrême droite. Si vous n'arrivez pas à lire ce message, suivez ce lien. | | Image de fond : Paul v. Hinderburg et Adolf Hitler se serrent la main à Potsdam en 1933. Crédit : Bundesarchiv, Bild 183-S38324 / CC-BY-SA 3.0 | | Si la Grande Guerre a enseigné aux civilisations qu’elles sont mortelles, la fin de la République de Weimar a montré que la démocratie est périssable. – Johann Chapoutot, Les Irresponsables | | 🗳️ Un consortium libéral-autoritaire, tissé de solidarités d’affaires, de partis conservateurs, nationalistes et libéraux, de médias réactionnaires et d’élites traditionnelles, perd tout soutien populaire : au fil des élections, il passe de presque 50 % à moins de 10 % des voix et se demande comment garder le pouvoir sans majorité, sans parlement, voire sans démocratie. 🏛️ Cet extrême centre se pense destiné à gouverner par nature : sa politique est la meilleure et portera bientôt ses fruits. Quand les forces de répression avertissent qu’elles ne pourront faire face à un soulèvement généralisé, le pouvoir, qui ne repose sur aucune base électorale, décide de faire alliance avec l’extrême droite, avec laquelle il partage, au fond, à peu près tout, et de l’installer au sommet. 🇩🇪 Cette histoire se déroule en Allemagne, entre mars 1930 et janvier 1933. Elle révèle non pas la progression irrésistible de la marée brune, mais une stratégie pour capter son énergie au profit d’un libéralisme autoritaire imbu de lui-même, dilettante et, in fine, parfaitement irresponsable. | | 🗞️ « Implacable. TTT » Télérama 🗞️ « Un véritable réquisitoire contre "l’extrême centre" d’hier et d’aujourd’hui. » L'Humanité 🗞️ « Une auscultation éclairante. » France Info | | 🎧 Allemagne 1933 : les erreurs du passé se répètent-elles ? | | Pour l'émission La Suite dans les idées, diffusée sur France Culture, Johann Chapoutot revient sur les conditions dans lesquelles Hitler est arrivé au pouvoir et souligne les analogies avec notre époque. Il est rejoint par l'écrivain Éric Vuillard, auteur de L'Ordre du jour (prix Goncourt 2017). Un échange érudit, passionnant et terrible d'actualité. | | | | | Découvrez les premières pages des Irresponsables | | | | | Le samedi 7 décembre 2019, l’ancien chef du gouvernement Franz von Papen, retiré de toute vie publique depuis 1945, se présente avec un groupe de jeunes militants politiques de gauche devant le siège du parti chrétien-démocrate allemand (CDU), à Berlin, pour parler à la droite et la mettre en garde : alors que la tentation est forte de faire alliance avec l’extrême droite, l’ex-chancelier qui, en janvier 1933, a convaincu le président du Reich, Paul von Hindenburg, d’appeler Hitler au pouvoir, souhaite rappeler les leçons de l’histoire. Il les connaît bien, lui qui a œuvré et manœuvré pour constituer un gouvernement de coalition entre la droite et l’extrême droite ! Sur le papier, c’était pourtant un coup de maître : le « centre bourgeois » (Bürgerliche Mitte), très affaibli suite à une série de scrutins désastreux, s’adjoignait la force de frappe militante et politique d’un parti nazi certes en déclin, mais toujours assez puissant pour revitaliser une droite moribonde. Papen était plus que fier, en ce 30 janvier 1933, de présenter à la presse et au monde son gouvernement : il n’en était que vice-chancelier, car Hitler avait voulu en être le chef, mais il se félicitait de sa rouerie tactique. Hitler n’était qu’un amateur, flanqué d’une cohorte de poseurs, de gueulards et d’incompétents. Lui, Papen, le bien né, l’homme des élites et des réseaux de pouvoir, allait dresser (zähmen) le cabot autrichien et tenir les rênes. À un Hindenburg encore un peu hésitant, il avait promis que ce seraient bien les gens sérieux, ceux de l’industrie, du lobby agrarien, de la banque, de l’armée et de l’aristocratie, qui donneraient le la. De cet Hitler, qu’il avait appris à connaître lors de déjeuners et des dîners discrets chez le banquier Kurt von Schröder ou chez le négociant Joachim von Ribbentrop, un vieil ami, il ne ferait qu’une bouchée : « Je vais tellement l’acculer dans un coin de la pièce qu’il va couiner », disait Papen, qui avait réduit la participation ministérielle nazie à la portion congrue. | | 💬 À propos de Johann Chapoutot | | Johann Chapoutot est professeur d'Histoire contemporaine à Sorbonne Université. Spécialiste de l'histoire du nazisme, de l'Allemagne et de la modernité occidentale, il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages traduits dans quinze langues et distingué par dix prix nationaux et étrangers (La loi du sang, La révolution culturelle nazie, Libres d'obéir. Le management, du nazisme à aujourd'hui). | | | | | Venez rencontrer Johann Chapoutot en librairie | | | | | Également disponible dans notre catalogue "Connaissance" | | | | | | | | Tenez-vous informé·e de nos parutions en vous abonnant aux réseaux sociaux des Éditions Gallimard 📚 | | ... ou visitez notre site internet.
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